catherine koenig
vendredi, 9 septembre, 2022
Cycles de conférences en histoire de l'art

Cycle 9 : peindre les corps au XIXe siècle

L’EXPRESSION DES CORPS DANS LA PEINTURE AU XIXe SIECLE

Comment peindre les corps au XIXe siècle ? Les corps travaillés des danseuses, les corps usés  des lavandières, les corps brûlés des prostituées, les corps magnifiés sous les robes d’or ?

 

Conférence 1 : Edgar Degas et Henri de Toulouse-Lautrec

Les danseuses, les lavandières, les grisettes du petit Paris

Edgar Degas et Toulouse-Lautrec, artistes aux origines aristocratiques, se sont promenés dans les ruelles, les escaliers de Montmartre, les échoppes des blanchisseuses, les cabarets, les baraques des forains. Ils ont vu le petit peuple de Paris, les danseuses, les prostituées, les lavandières, les comédiens… Ce sont deux observateurs à l’œil aiguisés qui analysent le corps en mouvement avec une grande rigueur formelle tout en se rapprochant de l’influence des estampes japonaises d’Hokusai et d’Hiroshige. Ils ont traduit dans les lignes sinueuses marquées d’une craie grasse, les souffrances, les silences, la solitude, la misère de la Ville-Lumière. Voyage au cœur de la face cachée du petit Paris de la Belle Epoque.

Edgard Degas. la Classe de danse. H/T. N.G. Washington. 1873

 

Conférence 2 : Gustav Klimt, Oskar Kokoschka, Egon Schiele, portraits de la Vienne impériale

A la fin du règne de François-Joseph, un petit groupe d’artistes proclament la naissance de la Sécession à l’encontre d’un académisme viennois moribond. C’est alors que Klimt, Kokoschka, Schiele expriment leur mal-être, leur angoisse, leur peur de la solitude dans des œuvres violentes et expressives. Sous la jouissance de l’or apparaissent des désirs érotiques et morbides ; sous la violence du trait une volonté acharnée de vivre… Dans les dessins à la ligne acérée se devinent les errances et les malaises d’une identité viennoise et austro-hongroise en complet bouleversement.  L’école de Vienne, la Sécession sont deux mouvements où s’est cristallisée une nouvelle image de soi, individuelle et imprégnée de solitude.

Gustav Klimt. Le Baiser. H/T. Österreichische Galerie Belvedere, Vienne. 1908

 

Conférence 3 : L’Expressionnisme allemand, la violence de la couleur

Né à Dresde au tout début du XXe siècle, l’Expressionnisme Allemand du mouvement Die Brücke, exprime la violence et âpreté de la couleur dans des œuvres picturales intenses. Lignes et couleurs s’affrontent sur la surface plane de la toile. Figures féminines, paysages de montagnes, portraits, sont les thèmes de ce courant pictural fondamental de l’art moderne. En Norvège, Edvard Munch apparaît comme un précurseur. Dans son œuvre peint, surgissent ses angoisses, ses troubles devant le désir érotique, apparaissent des images de la femme bien éloignées de celles de Klimt. Au tournant du siècle, entre la naissance de la psychanalyse et la peinture moderne, l’expressionnisme explose et expose sur la toile un certain malaise dans la société d’avant la première guerre mondiale.

Ludwig Kirchner. Marzella. H/T. Moderna Museet Stockholm, 1909