catherine koenig
jeudi, 8 septembre, 2022
Cycles de conférences en histoire de l'art

Cycle 8 : peindre un paysage au XIXe siècle

SORTIR DE L’ATELIER, PEINDRE LE PAYSAGE

Comment peindre un paysage ? Sortir de l’atelier, regarder la campagne, choisir son motif, peindre en plein air, peindre le monde paysan ou la forêt sauvage, capter la lumière…

 

Conférence 1 : Le paysage réaliste de Corot à l’Ecole de Barbizon

Dans la première moitié du XIXe siècle, un sentiment nouveau pour la nature apparaît. Corot peint la campagne romaine d’un œil exercé avant de peindre de mémoire ses souvenirs nostalgiques. Des peintres quittent leur ateliers parisiens pour aller dans la forêt de Fontainebleau, à Barbizon, pour aller en  excursion dans la forêt. Un goût pour des compositions à l’anglaise plus spontanées se développe. Les peintres ont l’ambition de traduire la nature et ses manifestations atmosphériques en allant sur le motif mais chacun dévoile son regard subjectif en peignant des paysages campagnards. Théodore Rousseau explore la forêt de Fontainebleau en cherchant les arbres remarquables dans des paysages vides de traces humaines. Dans les tableaux de Rosa Bonheur, les paysans labourent des champs à la terre riche de promesses, les chevaux se cabrent sous la poigne des maquignons. Dans l’oeuvre de Jean-François Millet, peintre paysan, les lavandières peinent à la rivière, de pauvres femmes glanent leur pitance du soir, le crépuscule étend son ombre sur les silhouettes qui s’effacent dans l’ombre de la nuit.

Théodore Rousseau. Après la pluie. H/T. N.G. Washington. 1850

 

Conférence 2 : Gustave Courbet, peintre du Réalisme

Gustave Courbet, fils de propriétaire terrien maître d’une exploitation agricole, veut conquérir Paris. Quasiment autodidacte, il se donne comme objectif, rien de moins que d’abattre l’art académisme et son conservatisme. Cherchant LE sujet, il se plonge dans son terroir natal, la Franche Comté, ses paysages de calcaire, ses paysans revenant de la foire, ses curés assez éméchés, ses habitants fiers de leur terre. Gustave Courbet veut être le chef de file du Réalisme, mouvement qui rendrait visible les évolutions de la société du milieu du XIXe siècle, écartelé entre le retour des Emigrés, la Révolution de 1848 et ses Printemps des Peuples et le Second Empire de Napoléon III. Sous des titres et des tableaux provocateurs, il introduit un décalage souvent narquois entre la « réalité » et sa représentation.

Gustave Courbet. Une plage de Normandie. H/T. N.G. Washington. 1872

 

Conférence 3 : Monet et l’Impressionnisme, peindre la lumière

Mouvement pictural le plus célèbre du XIXe Siècle, c’est un groupe aux contours flous, aux scandales encombrants. Les peintres travaillent sur le motif, pour traduire les jeux de lumière en modulations chromatiques, par touches de peinture écrasées sur la toile. Monet invente la série en cherchant comment saisir les effets de lumière. Les Impressionnistes ne peignent pas l’objet mais la lumière sur l’objet. Ils ont observé les effets de la lumière solaire, ont su traduire les poudroiements irisés sur les choses et les êtres. Avec ténacité et sensibilité, il s’est inventé un nouveau rapport au monde qui se met en place plus autonome et plus inventif à l’origine d’une exceptionnelle postérité dans l’art moderne.

Claude Monet. Paysage d’Argenteuil. H/T. N.G. Washington. 1872