catherine koenig
mercredi, 7 septembre, 2022
Cycles de conférences en histoire de l'art

cycle 7 : La peinture française au XVIIIe siècle

DE L’ENCHANTEMENT A LA VERTU

La peinture française au XVIIIe siècle traverse le siècle des Lumières pour aller de l’enchantement des plaisirs de l’île enchantée à la Vertu héroïque de Jacques Louis David.

 

conférence 1 : Les plaisirs de l’île enchantée, l’art pictural à la cour de Versailles

A la cour du Régent, les plaisirs de la galanterie distillent une atmosphère de marivaudage et de raffinements aristocratiques. Peintre venu de Valenciennes, Watteau séduit la Cour par un art où se lisent les amours idéales. Mais son œuvre est moins transparente qu’il n’y paraît, une mélancolie teinte ses portraits intimes. Boucher et Fragonard ornent de panneaux charmants les appartements de l’aristocratie amatrice de plaisirs enchantés. Avant la fin du règne de Louis XV, une sensibilité nouvelle pour la vie domestique apparaît, un désir d’intimité, de boudoir, de vie privée, de billets échangés, de secrets dévoilés, moment charnière qui va accompagner l’émergence de l’opinion publique.

François Boucher. La lettre d’amour. H/T. 1750. NG Washington

 

conférence 2 : Jean Baptiste Siméon Chardin, Les plaisirs et les jours

Chardin, né à Paris en 1699, est un des plus grand peintres européens du XVIIIe siècle. Il peint très lentement, avec une matière picturale crayeuse et duveteuse. Sous son pinceau apparaissent des pêches, des olives, un chaton effrayé par une raie, des fraises des bois fraîchement cueillies, une brioche sortie du four piquée d’une branche de fleurs d’oranger. Il sait mieux que nul autre saisir les petits plaisirs des jours. Les femmes travaillent, récurent, lessivent, s’occupent des enfants, vaquent sans cesse à leur besogne routinière qui ne soufre aucun retard. Dans ses tableaux, de taille modeste, on voit des dames buvant leur thé, des servantes en plein travail, des gouvernantes attentives, des portraits sensibles éclairés de lumière douce. Pendant le règne de Louis XV, dans le siècle des Lumières se découvre une nouvelle représentation du peuple de Paris.

Jean Baptiste S. Chardin. L’écureuse. H/T. 1738. N.G. Washington

 

Conférence 3 : Jacques Louis David, Images héroïques de la Vertu

Né en 1748, David fit ses débuts comme peintre rococo à la manière de Fragonard. Après trois échecs cuisants au concours du Prix de Rome, il a suivi les cours de Jean-Marie Vien à Rome. C’est dans les années 1780, qu’il sent un changement dans l’air du temps. Sa peinture devient âpre et héroïque à l’image de l’art classique de Poussin ou de la vertu républicaine des Romains de l’Antiquité. On découvrait Pompéï, on se fascinait pour une Antiquité vertueuse qui devenait étonnamment proche et quotidienne, on rêvait de changer le monde, de mettre en place une république respectueuse des droits de l’homme et du citoyen. Quand l’on suit la vie et l’oeuvre de Jacques Louis David, on traverse toutes les métamorphoses de l’Ancien Régime, la Révolution française et de l’Empire. Quelle vie incroyable que la vie de David, toujours près du pouvoir, toujours maître de l’image.

 

Jacques Louis David. Esquisse pour le serment du Jeu de Paume. Dessin. Musée du château de Versailles. 1790