catherine koenig
lundi, 6 mai, 2024
Cycles de conférences en histoire de l'art

Cycle 18 : Exprimer lignes et couleurs

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Peindre est affaire de couleurs. Peindre en couleurs, c’est peindre avec des couleurs intenses, lumineuses, sourdes, transparentes, crayeuses, opaques…  Mais la couleur peut être juste une trace, une ligne, une tâche, une goutte, une souvenir… Comprendre le langage des couleurs ouvre les portes d’un monde méconnu

 

Conférence N°1 : Abstractions au féminin pluriel

Nombreuses sont les artistes femmes dans le mouvement de l’Abstraction. Sophie Taeuber, Sonia Delaunay, Maria Vieira da Silva, Geneviève Claisse, Aurélie Nemours, Geneviève Asse sont quelques-unes de ces créatrices. Cercles, carrés, lignes se déploient sur la toile, les formes s’ouvrent et créent des profondeurs spatiales. Sonia Delaunay créé des tissus proches de l’esthétique de Robert, Sophie Taeuber créé des tableaux et des vitraux dans les maisons privées des collectionneurs. On connaît mal leurs œuvres, car souvent, on les démarque mal de celles de leur mari.

Dans les années cinquante, Vieira da Silva peint des paysages abstraits, des architectures imaginaires en des perspectives fuyantes qui amène le regard vers les profondeurs. Geneviève Claisse explore les possibilités infinies du cercle et du triangle qu’elle combine avec des couleurs franches. Aurélie Nemours explore le carré dans des jeux optiques et colorés. Geneviève Asse, elle, se déploie dans des bleus infinis.

Sophie Taeuber, Composition verticale-horizontale, 1917. Gouache sur papier. Fondation Taeuber – Arp, Clamart

 

Conférence n°2 : L’outrenoir de Pierre Soulages

Pierre Soulages, est un peintre de l’abstraction et de l’expérimentation de la couleur noire. Tout au long de sa longue vie, il va explorer la trace et la matière de la peinture et ses couleurs secrètes. Il aborde au continent méconnu et invente l’outre-noir pour aller au-delà de la matière travaillée et capter la lumière noire. En  janvier 1979, Soulages découvre la lumière intérieure du noir, ce qu’il appelle l’Outrenoir. Depuis des heures, je peinais, je déposais une sorte de pâte noire, je la retirais, j’en ajoutais encore et je la retirais. J’étais perdu dans un marécage, j’y pataugeais. Cela s’organisait par moments et aussitôt m’échappait. Le noir avait tout envahi, à tel point que c’était comme s’il n’existait plus » Au-delà du noir une lumière reflétée, transmutée par le noir. Outrenoir : noir qui cessant de l’être devient émetteur de clarté, de lumière secrète. Outrenoir : un autre champ mental que celui du simple noir 

Pierre Soulages. Peinture 200 x 162. H/T. C.P. 14 mars 1960

 

Conférence n°3 :Fabienne Verdier, Cristallisation

Fabienne Verdier, née à Paris en 1962, est partie étudier en Chine la calligraphie chinoise pendant 10 ans. Ecouter sans parler – Regarder – se taire – faire des exercices – recommencer – ne jamais se plaindre – Apprendre. Comprendre qu’elle ne sera jamais chinoise, qu’elle n’est plus l’élève des Beaux-Arts de Toulouse, qu’elle n’est pas encore née à elle-même. Fabienne Verdier, après avoir passée dix ans auprès d’un maître de la calligraphie chinoise, a plongé en elle-même pour trouver la source secrète de son émerveillement devant l’immanence. Capter la force de la vie et l’inscrire dans ses lignes noires forme l’essence de son œuvre poétique. Saisir la vie qui tremble, le souffle d’air dans les herbes, les flux de l’onde mouvante et les inscrire en un geste puissant et mesuré.

Fabienne Verdier, Triptyque rouge, 2016. Acrylique et techniques mixtes sur toile. 183 x 406 cm