catherine koenig
vendredi, 28 octobre, 2022
Cycles de conférences en histoire de l'art

Cycle 15 : L’Art Abstrait – l’exploration de la ligne et de la couleur

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Après la deuxième Guerre Mondiale, l’Art Abstrait s’est développé des deux cotés de l’Atlantique. Entre l’Expressionnisme Abstrait américain et Abstraction lyrique européenne, les artistes projettent couleurs pures et lignes graphiques pour explorer le monde méconnu de la matérialité picturale.

 

Conférence 1 : L’Expressionnisme abstrait américain

Durant la seconde guerre mondiale, de nombreux artistes européens traversèrent l’Atlantique. C’est une aubaine pour les jeunes peintres américains qui vont à la rencontre de Miró, Ernst, Mondrian. Jackson Pollock, Willem de Kooning, Sam Francis et Robert Motherwell s’imprègnent de l’art européen visible dans le Museum of Modern Art de New York. A la fin des années quarante, ils cherchent à s’émanciper de cette tutelle européenne. A la suite des artistes surréalistes, Pollock plonge à la recherche de ses origines indiennes, Franz Kline, Robert Motherwell, Sam Francis inventent une écriture et une gestuelle picturales, Barnett Newman, Clyford Still et Marc Rothko mettent en place les conditions d’émergence d’une nouvelle peinture américaine qui se déploie sur d’immenses toiles recouvertes de couleurs pures.

Jackson Pollock. Sans titre. Huile et laque sur toile. 22,3 x 31,7. Kunstmuseum de Bâle. Inv G1995.22

 

Conférence 2 : Les échelles de couleurs dans l’œuvre de Marc Rothko

Les œuvres de Rothko ont émergé lentement des brumes de l’inconscient surréaliste. Héritières des plages de couleurs pures de Matisse et de Monet, les toiles immenses absorbent la lumière. Elles la diffractent et renvoient au regard un monde où la couleur silencieuse est empreinte de mystère et d’énigme. Rothko fut le peintre du silence, de la méditation contemplative, qui déployait ses couleurs sur d’immenses toiles posées au sol, plages blanches s’ouvrant à une exploration de la couleur. De l’une à l’autre, se perçoit un cheminement vertical, qui suivrait une échelle invisible appuyée sur la voûte céleste. Thème immémorial de la colonne du monde, d’une élévation spirituelle qui se détache lentement des contingences humaines…

Expression simple d’une pensée complexe…

Marc Rothko. N°16 ( red, white and brown). H/T. 252,5 x 207,3. H/T. 1957 Kunstmuseum Bâle. Inv G1959.17

 

Conférence 3 : L’abstraction lyrique européenne

Après la guerre, l’Ecole de Paris resurgit : Jean Fautrier projette sur ses toiles une peinture texturée informelle d’où émergent des ombres fantomatiques ; Alfred Manessier, Serge Poliakoff, Nicolas de Staël et Jean Paul Riopelle recherchent la vibration chromatique ; Simon Hantaï, Georges Mathieu, Maria Vieira da Silva construisent un espace pictural de lignes et d’arabesques. Olivier Debré, Zao Wou Ki et Pierre Soulages se projettent en de longs gestes coulés sur d’immenses toiles monumentales. Entre une gestuelle puissante qui explore la surface plane de la toile et le poudroiement chatoyant de la couleur, l’abstraction lyrique européenne revendique l’autonomie et la matérialité du fait plastique.

Hans Hartung. G 1953-04. Eau forte 28,5 x 70,5. 1953. Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Inv AME 1067