Mondrian, Kandinsky, Malevitch figurent parmi les principaux fondateurs de l’Art Abstrait. Mais qu’est-ce-que l’art abstrait ? Des lignes et des couleurs en un certain ordre assemblées ? Un chaos de formes et de tâches ? Le témoignage visuel de recherches philosophiques et métaphysiques ?
Conférence 1 : Piet Mondrian, De l’arbre à l’abstraction
Artiste né dans la froide et plate Hollande du Nord, à l’éducation calviniste rigoureuse et austère, Mondrian a cherché à comprendre l’origine même de l’œuvre d’art. Comment l’art naît en l’homme, comment lignes et plans se structurent, se hiérarchisent composent le sens de l’œuvre d’art. Il est parti de la forme du pommier du jardin de son père – arbre de la connaissance s’il en est, pour déployer oeuvre après œuvre, un long dialogue entre lignes noires et couleurs primaires, où chacune d’elle invente un nouvel équilibre subtil. Chercheur austère et solitaire, il a trouvé, 30 ans plus tard, à New York, une réponse à ses interrogations métaphysiques pleine de vie, de bruit, de jazz et de boogie-woogie…
Piet Mondrian. Composition rouge et noir. H/T. Kunstmuseum, Bâle. 1929
Conférence 2 : Wassily Kandinsky, L’invention d’un nouvel espace plastique
Avec lignes, points et couleurs Kandinsky s’applique à traduire les sonorités musicales dans la couleur et dans le geste peint. Inventant une figure de l’artiste guidant la modernité vers l’audace nécessaire de l’abstraction, il crée l’almanach du Blaue Reiter, dans lequel il explore les représentations des ex-votos, les histoires populaires des contes russes. Il veut créer un art qui soit la synthèse de la peinture immobile et frontale et de la musique, juxtaposition-superposition de rythmes et de tonalités. Son œuvre reste souvent très hermétique. Pourtant la place qu’il occupe est fondamentale : il a permis à l’art abstrait d’éclore au champ sémantique de la création contemporaine.
Wassily Kandinsky. Improvisation 25. H/T. Kunstmuseum, Bâle. 1914
Conférence 3 : Kasimir Malevitch, entre Suprématisme et Constructivisme, comment peindre la Révolution?
Kasimir Malevitch, peintre Russe formé à l’école des Ambulants qui cherchaient à dépeindre l’âme du monde russe, est totalement transformé par la découverte du cubisme. Il s’interroge sur l’origine de l’art pour essayer d’atteindre son essence, son suprême absolu. Se dégageant de toutes anecdotes, de toutes images contingentes, il se met à la recherche de formes simples évocatrices de la terre Russe. Carrés, cercles, croix noires sur fond blanc émergent du blanc pur. Mais tout l’oeuvre précipite lorsque surgit la Révolution bolchévique. Désormais il s’agit de peindre la révolution en route, mais s’agit-il de la Révolution prolétarienne ou de la révolution des temps historiques ?
Kasimir Malevitch. Composition suprématiste, vol d’avion. H/T. 1915. MoMA, New York