catherine koenig
dimanche, 11 septembre, 2022
Cycles de conférences en histoire de l'art

Cycle 11 : Peindre la femme, Manet, Matisse, Bonnard

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IMAGES DE LA FEMME DANS LA PEINTURE MODERNE

Comment peindre la femme ? Doit-on la peindre en femme d’intérieur, silencieuse et immobile ? Doit-on la peindre comme femme maîtresse de sa vie et de son corps ? Doit-on la peindre par des arabesques au milieu de plages de couleurs ? Doit-on voler son reflet dans le miroir du cabinet de toilette  jusqu’à la dissoudre dans la couleur ?

 

Conférence 1 : Edouard Manet, Olympia, le scandale du regard

Il fut le peintre le plus scandaleux de son temps, celui qui a fait entrer la peinture au seuil de la modernité. Pourtant, il voulait être le peintre moderne qui fit le lien entre la peinture classique du Titien, de Velázquez et l’époque contemporaine. Olympia et le Déjeuner sur l’herbe ont une thématique bien ancienne, mais ces deux tableaux se détachent des sujets académiques pour conquérir leur autonomie à l’égard de la réalité, la liberté de n’être que peinture. Victorine Meurant a posé aussi dans le tableau Le chemin de fer en 1873. Dans ces tableaux, le regard du modèle capte l’attention du spectateur. Elle n’est pas passive, elle soupèse, jauge, choisit, regarde. C’est peut-être ce qui rend ces tableaux si scandaleux, c’est à présent une femme de peinture qui regarde le spectateur.

Edouard Manet. Le chemin de fer. H/T. 1873. N.G. Washington

 

Conférence 2 : Henri Matisse, Peindre la femme, entre lignes et couleurs

Découvert à trente ans, promu chef de file des Fauves en 1906, Matisse reste pourtant un peu décalé par rapport à son époque qui s’oriente vers des recherches toujours plus conceptuelles. Dans son asile de Nice, il développe un art pénétrant où les lignes en arabesque tissent un réseau subtil pour arrimer de grandes plages de couleurs pures. Matisse élabore lentement un art où la silhouette féminine est un prétexte plastique composé de lignes et de couleurs vives. Sans jamais de détacher de la figure, Matisse taille dans la lumière, dans des papiers colorés en aplats qui se déploient all-over sur le mur de sa chambre atelier comme une préfiguration de la peinture figurative des années quatre-vingt.

Henri Matisse. Jeune femme en blanc, fond rouge. H/T. 1946. M.N.A.M Paris

 

Conférence 3 : Pierre Bonnard, Dans le miroir du cabinet de toilette

Dans le miroir du cabinet de toilette, Pierre Bonnard peint le corps de sa femme, Marthe.  Sa silhouette de lignes courbes se réfléchit dans le cadre du miroir qui crée un tableau dans le tableau. Bonnard invente un langage plastique composé de courbes et d’arabesques pour dépeindre l’univers féminin de sa muse et des orthogonales qui s’emboîtent les unes dans les autres pour le monde du peintre. Mais Marthe, bien qu’étant la muse de Bonnard, ne nous regarde jamais. On connait tout de son corps svelte et toujours jeune, on ne devine rien de ses pensées secrètes… Bonnard ou le peintre du silence et des instants suspendus…

Pierre Bonnard. Nu dans le bain. H/T. Musée d’art moderne, Paris. 1936