catherine koenig
samedi, 10 septembre, 2022
Cycles de conférences en histoire de l'art

Cycle 10 : l’Orientalisme, le Japonisme, le Cubisme

LE GOÛT DES AUTRES

Apprendre à voir autrement le monde qui nous entoure,  comprendre les autres cultures, s’en nourrir et inventer de nouveaux langages picturaux dans l’art moderne.

 

Conférence 1 : Delacroix et l’Orientalisme, Une certaine vision occidentale de l’exotisme

Voyage à l’intérieur des Femmes d’Alger dans leur Appartement, peint en 1834, peu après le voyage de Delacroix au Maroc. Parti chercher les traces de l’Antiquité grecque et romaine, Delacroix découvre l’Afrique du Nord, terre noble et fière. Son pinceau trempé d’aquarelle, il note fébrilement ses impressions, les couleurs de l’Afrique, ses visages, ses attitudes. A la suite de Delacroix, la peinture orientaliste nous éclaire sur l’histoire de la conquête et l’image des orientaux au XIXe siècle. Des femmes languissantes dans des harems à la lumière feutrée, des hommes farouches au regard fier, l’immensité du désert, pays de la soif, des ruines millénaires sont autant d‘images qui marquent l’imaginaire au XIXe siècle. Au temps de l’empire Colonial français, s’élabore une image construite et complexe d’un certain regard occidental sur le monde oriental.

Eugène Delacroix. Etude pour les femmes d’Alger. Dessin. N.G. Washington, 1832

 

Conférence 2 : Les estampes japonaises et le Japonisme

L’art des estampes japonaises est un art subtil où, avec délicatesse et célérité, le peintre saisit la vie, les gestes spontanés, les moments éphémères. Ces estampes colorées révèlent le monde japonais alors fermé au monde occidental. En 1855, commence l’ère Meiji, et le Japon s’ouvre au commerce et à la culture occidentale. Vers 1850-1860, les premiers bateaux occidentaux entrent à Edo, l’ancienne Tokyo. Ils ramènent kimonos et porcelaines emballés dans les mangas achetés quelques séns sur les ports. L’art japonais, en décadence dans sa patrie prend racine dans les arts décoratifs, l’architecture, la mode et l’avant-garde picturale.  Cet art polymorphe et complexe va nourrir toute la création occidentale pendant une vingtaine d’années. Du style art nouveau aux affiches de Mucha, des peupliers de Monet aux lithographies de Bonnard, le japonisme va irriguer une grande part de la création occidentale.

Hiroshige. Cerisiers en fleurs le long de la rivière Sumida. Estampe. N.G. Washington, 1839

 

Conférence 3 : Matisse, Picasso, les Surréalistes, L’influence des arts africains dans la peinture moderne

En 1905, Matisse emporte avec lui une statuette d’art africain pour aller rencontrer un jeune espagnol, Pablo Picasso, chez Gertrude Stein, collectionneuse d’art moderne à Paris. Picasso, bouleversé, ira visiter le musée du Trocadéro, et plus tard, il dira «dans ce musée affreux, J’ai compris pourquoi j’étais peintre. Les Demoiselles ont dû naître ce jour-là : parce que c’est ma première toile d’exorcisme ». Autour de la collection d’André Breton, les artistes surréalistes développent un nouveau rapport à la matière brute. Les tasses s’habillent de fourrure, certaines statues de Giacometti se rapprochent des statues africaines, Max Ernst réinvente l’image des idoles.

Picasso. Etude pour Les Demoiselles d’Avignon. H/T. 1907