catherine koenig
jeudi, 1 septembre, 2022
Cycles de conférences en histoire de l'art

Cycle 1 : La peinture européenne au XVe siècle

UNE FENETRE OUVERTE SUR LE MONDE

Au XVe siècle, la peinture européenne se transforme considérablement. Le tableau se creuse et la perspective apparaît. Les différents plans s’échelonnent, les figures se répartissent dans le tableau. De la Flandre à l’Italie, s’ouvre l’espace pictural qui est comme une fenêtre ouverte sur le monde.

 

Conférence 1 : Les Flandres au XVe Siècle : De l’infini à l’infime

Microscopes et télescopes, les œuvres de l’école flamande balancent le regard du regardant entre l’infime et l’infini. Van Eyck distille d’un pinceau délicat des œuvres à l’émail irisé où s’ouvre un passage qui fait basculer le regard entre l’intérieur du panneau de bois et l’extérieur endroit du Monde. Dans la froide Flandre du XVe Siècle, il s’est inventé dans les ateliers un nouvel espace pictural, à la fois transcendant et immanent, raffiné et immobile. Le retable de l’Agneau Mystique est la plus belle représentation allégorique du Paradis des Justes avant que ne basculent les mentalités à l’automne du Moyen-Age. Dans les images de la vierge à l’Enfant des peintres flamands, une délectation silencieuse imprègne toute chose, des lointains infinis à l’infime détail des choses peintes.

Memling. La Madone à l’Enfant. H/T. N.G. Washington. 1479

 

Conférence 2 : De Schongauer à Dürer, La gravure rhénane au XVe siècle

Dans un siècle tourmenté par la peur de la divine punition, les peintres et ymagiers créent de nouvelles images protectrices. Les gravures sur bois diffusent les images des saints protecteurs des fléaux et de la malemort. Les recherches menées par les imprimeurs qui inventent l’imprimerie à la fin du XVe siècle transforment les conditions de réalisation et de commande de la gravure dans l’espace Rhénan. Légère et peu coûteuse, l’estampe imprimée sur papier de chiffon traverse les pays et s’enrichie d’apports multiples et féconds. Elle devient un élément de propagation des idées nouvelles et un outil précieux pour saisir ces changements. De Schongauer à Dürer, on peut suivre les cheminements et les emprunts successifs et les transformations de l’image gravée à la fin du Moyen Age.

Albrecht Dürer. Crucifixion. Gravure/cuivre. Rijksmuseum, Amsterdam

 

Conférence 3 : Florence au XVe Siècle, L’invention de la perspective

Durant le Quattrocento, de Masaccio à Raphaël, les artistes et théoriciens de la Renaissance ont élaboré un procédé mathématique pour représenter l’espace : la perspective linéaire. Au-delà de la précision mathématique, c’est l’invention d’une représentation d’un monde à l’échelle de l’homme, élaboré par trois générations d’artistes. De Giotto à Raphaël, les peintres vont inventer un espace pictural qui donnera au spectateur l’’impression que le tableau est en trois dimensions, hauteur, largeur et profondeur. Voici que l’espace pictural s’ouvre sur un horizon qui délimite une structure spatiale mathématique où chacun se place selon son positionnement dans l’espace. Le tableau pictural devient une fenêtre ouverte sur le monde dans laquelle la scène religieuse est représentée.

Sandro Botticelli. L’Adoration des Mages. H/T. 1478. N.G. Washington