catherine koenig
dimanche, 4 septembre, 2022
Cycles de conférences en histoire de l'art

cycle 4 : la lumière au XVIIe Siècle

Entre lumière et ténèbres au XVIIe siècle

Le XVIIe siècle fut un siècle de splendeurs et de gloire, de terreur et de mélancolie, plus que tout autre, il fut un siècle de clair-obscur.

 

Conférence 1 : Le Caravage, Peintre et brigand

Peintre passionné né dans une Italie en pleine ébullition, Michelangelo Caravaggio invente un art pictural d’une grande audace sans les modèles idéalisés et sans madones à l’ovale parfait. Le Caravage choisit ses modèles dans le petit peuple et installe les scènes de ses tableaux dans des compositions très élaborées où la lumière travaillée par le clair-obscur donne une intensité dramatique fidèle aux mentalités de l’Europe des débuts de l’âge Baroque. Peintre en cavale, artiste génial, homme en colère, fort en gueule, toujours par monts et par vaux, Le Caravage est insaisissable. Sa vie comme sa mort portent en elles le mystère de sa vie et de son œuvre.

Le Caravage. Les musiciens. H/T. 1597. Metropolitan Museum, New Yor

 

Conférence 2 : Georges de la Tour, La nuit et le silence

Dans la France du XVIIe Siècle, il se développe un art pictural empreint d’austérité ascétique et de méditation religieuse. Peintre né à Lunéville, Georges de la Tour a certainement voyagé en Italie et a découvert et transmis l’art du Caravage. C’est de lui qu’il tire sa science du clair obscur et des cadrages très rapprochés. Mais à l’inverse du peintre italien qui aimait les compositions théâtrales, le Lorrain, lui, privilégie une peinture méditative, recueillie, silencieuse, où brûle une flammèche jaune citron dans une profondeur ouatée teintée d’ombres noires. Dans son œuvre peint, un mystère poignant surgit en silence, une méditation sourde qui se révèle dans le miroir d’ambre de la toile comme une vanité au visage pur incarné par Marie Madeleine.

Georges de la Tour. La Madeleine repentante. H/T. 1635. National Gallery, Washington

 

Conférence 3 : Jan Vermeer de Delft, Le grain de la lumière

Petit maître Hollandais, citoyen d’une toute jeune république émancipée du royaume espagnol de Philippe II, Vermeer fait le portrait de son pays. Mais son œuvre peint est bien différent de ceux de ses contemporains. Il demeure énigmatique sous l’apparence lisse de sa surface picturale. Virtuose de la composition, maître des harmonies chromatiques, Vermeer est le peintre des gestes suspendus, des regards absents au monde. Mais son art est plus complexe : il étudie la lumière et ses diffractions multicolores ; Vermeer prolonge dans l’art pictural les recherches en optique développées par Huygens et Newton.

Johannes Vermeer. La jeune femme à l’aiguière. H/T. Metropolitan Museum, New York, 1665